extrait de la page courrier :
Cécile (27/03/01) : [...] Dommage aussi qu'il n'y aie rien sur la mort des personnes de la rue. Si ça vous interresse, c'est un sujet sur lequel je tente de travailler. Personne ne veut en parler. Ceux que notre asociation rencontre meurent en moyenne à 40 ans, et sont enterrés à Thiais, en caveaux à décomposition accélérée (faudrait pas commencer à s'installer!!), et les copains n'ont pas le droit d'y déposer une fleur ou une plaque : et en plus, il n'y a qu'un numéro sur les caveaux, pas de nom. Sans doute pour ne pas avoir à changer la plaque tous les cinq ans.[...]
les associations : ATD Quart monde, l'Aumônerie du CHAPSA, Autremonde, Le collectif Dignité Cimetière, (Rennes) Le Collectif Ivry Sans Domincile Fixe, Coeur de Femmes, Les Compagnons de la Nuit, CPHB Saint-Merri, Emmaüs France, Emmaüs Liberté, Les Equipes Saint Vincent, Lumière dans la rue, Magdala,(Lille) La Mie de Pain, La Raison du Plus Faible, Les Restaurants du Coeur, Relais du Coeur, Le Sappel, (Soucieu en Jarrest) Le Secours Catholique, Unité Sans-abri, à Paris, Charenton, Yvry, Lille, Nanterre, Versailles, Marseille, Vannes, des personnes qu'elles ont accueillies ou rencontrées
que ceux qui les connaissent nous le disent. Espérance de vie nationale : homme 78 ans / femme : 82 ans les autres des séquelles de l'errance (sida, alcool, froid...) et de l'isolement. Certains ont pu être accompagnés jusqu'à leur mort. Sur le Quai Henry IV, dans sa roulotte, à coup de hache,
brûlé vif, asphyxié, chute mortelle, retrouvé
rue de Rivoli, 29 ans de rue, usé, sous un métro,
hypothermie, dans la forêt, épuisé, se laissait
tomber, retrouvé dans un parking, sur la voie du métro,
écrasé, fracassé, mort chez les bleus, mort
au Samu, noyé, défenestré, se réinsérait,
overdose, accident, chute, suicide, se laissait tomber, seul
dans un hôtel, dans un squat, retrouvé dans la rue,
défenestré, sur un banc, dont la mort remontait
à deux jours, le visage dévoré par les rats,
sous une bretelle d'autoroute, à l'hôtel, à
une station RER.
ceux qui les ont précédés (1999 à novembre 2001)
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Les personnes de la rue, Morts de la Rue
le mardi 11 juin 2002, dans les salons de l'Hôtel de Ville
Accueil à partir de 18 heures 30. A l'issue de la célébration,
Entrée de l'Hôtel de Ville : 3, rue
Lobau
"Les Morts de la rue", 151 rue du Chemin Vert 75011 Paris
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de cette soirée
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d'une personne présente (site externe)
Un faire-part est établi tous les six mois environ depuis le milieu de l'année 2000 et transmit aux élus de la région parisienne et aux médias. Voici quelques réactions dans la presse papier :
- Le Figaro du 1er août 2000, un article de Françoise
Dargent : "Un faire-part pour 26 morts".
- La croix du 17 janvier 2001, un article de
Bernard Gorce : " La «mort sous X» se propage
dans les rues de la ville".
- Politis,
du 1er mars 2001, un dossier (6 pages bien remplies) de Sarah
Mélhénas : "Cachez ces pauvres...",
"La chasse aux pauvres", "L'assainissement du centre
de Paris", "Ces morts que l'on fait disparaître..."
(entretien avec Daniel Terrolle), "Emporté par la
foule", "Les SDF préfigurent une grande mutation"
(entretien avec Paul Virilio).
- Témoignage
chrétien du 05 avril 2001, une enquête de Michel
Gairaud : "SDF. Silence, ils meurent".
- Convergence (?) d'avril 2001, un article d'Alexandre Dubuisson
: "Morts à la rue".
- Libération
du 10 avril 2001, un article de Valérie Freund : "Une
dernière demeure décente pour les SDF".
- FranceSoir du 10 avril 2001, deux articles
de Sandrine Baglin : "Quand on est mort, y'a personne
pour nous mettre dans la boite à sapin" et "Ni
fleurs, ni cérémonie pour les «Morts sous
X»; Un article de Thomas de Rochechouart : "Les
oubliés du deuil".
- Le Monde du 11 avril 2001, 4 articles de Bertrand Bissuel : "Sans
fleurs ni couronnes, la mort des sans-abri victimes de la rue",
"Ils auraient pu le mettre dans le caveau avec ses parents",
"L'Insee a lancé une étude afin d'obtenir la
photographie «la plus fidèle possible» des
exclus et "Les 1800 «caveaux à décomposition
rapide» du cimetière de Thiais".
- La croix du 12 avril 2001, un article de Solenn de Royer
avec Bernard Gorce : "Aussi pauvres dans la mort que dans
la vie".
NB : l'association "Aux captifs, la Libération" est l'auteure du site web : "Paroles de la rue".
Mizajour: l'original du faire-part des morts de la rue est sur le site de l'association parisienne "Aux captifs, la libération" qui collecte et diffuse l'information, et qu'il convient donc de consulter pour les mises à jour.
Mizajour 02/11/01 : Les "morts
de la rue" viennent de retrouver leurs noms.
La ville de Paris vient de trouver une réponse à cette
indécente situation. Chaque personne inhumée gratuitement
redevient humaine et est désormais identifiée par
une plaque. La mesure sera progressivement étendue à
toutes les tombes existantes. D'autre part, le nombre de tombes
réservées à ces inhumations gratuites (1800
actuellement) va être doublé. La municipalité
s'engage également à fleurir les "carrés
des pauvres" à chaque Toussaint. A l'étude,
le passage de 5 à 10 ans de ces concessions gratuites.
Ca, c'est pour Paris. Ailleurs, sais-tu comment meurent les pauvres ?
Vous avez reçu régulièrement ou avez réagi aux décès des personnes de la rue. Aujourd'hui, en leur nom, je me permet de vous faire part de la mort de Patrick Giros, prêtre de Paris, créateur de l'association "aux captifs la libération", à l'origine de ce mouvement.
amicalement
Cécile Rocca