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SAMU Social

 

La version officielle étant sur l'excellent site du SAMU Social Parisien, nous nous interresserons ici exclusivement à la version irrévérencieuse.

Créé d'après une idée remarquable de Xavier Emmanuelli, le SAMU Social a malheureusement connu depuis quelques dérapages. D'unité légère et très mobile à l'origine, c'est devenu un truc énorme, centralisé à outrance et définitivement au service exclusif de son maître : le SAMU Social soi-même.

Se présentant complaisamment comme fédérateur de tous les acteurs associatifs intervenants sur le terrain, le SSP a dans les faits pris le pouvoir. L'instauration du numéro d'appel unique, le 115, qui permet à toute personne à la rue de savoir où aller pour trouver une place pour la nuit est devenu un outil qui lui permet de mener une traque ahurissante.

Le SDF qui se risquerait à faire ce numéro se verrait soumis à un interrogatoire serré sur l'ensemble de sa carrière d'exclu. Et s'il répond bien gentiment, on lui indiquera enfin à quel foyer s'adresser. Tout ça pour constituer une banque de données sur une population méconnue. Alors que la règle essentielle de l'accès aux hébergements d'urgence doit être le seul besoin. D'ailleurs, beaucoup de centres d'accueil tiennent négligemment le livre de police obligatoire bien que celui-ci ne contienne qu'un minimum de renseignements : nom, prénom, date et lieu de naissance.

Le SAMU Social, lui, par l'intermédiaire du 115, veut tout savoir : origine, famille, travail, santé, parcours... Quant à savoir ce que deviennent les renseignements collectés, tintin, c'est couvert par le secret professionnel.

La centralisation sur un seul numero d'appel est une bonne idée puisqu'elle évite à celui qui risque de passer la nuit dehors de faire la tournée de tous les asiles pour trouver une place. Le problème, c'est que le truc est tellement centralisé que les centres d'accueil ne savent pas où t'envoyer si tu te pointes à leur porte et qu'ils sont complets : seul le SAMU Social est informé des places disponibles. D'où retour au 115 et au questionnaire intempestif. Si encore ces cons-là publiaient leurs stats (lire la note en bas de page)...

Que cela ne t'empêche pas d'aller faire un tour sur le site tout beau tout propre du SAMU Social Parisien.

 


-Ndla- Août 2001 : lors d'une vérif de la validité des liens, je suis tombé sur un site sérieusement relooké. Nettement moins "esthétique" (m'as-tu-vu ?), il s'est enrichi en contenu. Notamment la publication de (brefs) résumés d'études réalisées à partir du 115... Dont acte. Une lecture attentive permet de retracer quelques-unes des questions posées...

Ceci dit, voici la copie d'une dépêche publiée dans Le Monde daté du 15 août :
- SANS-ABRI : Médecins du monde et le Secours catholique ont démonté, lundi 13 août, la tente installée une semaine plus tôt place de la République, à Paris, pour y accueillir des SDF. Sur les 220 demandes d'hébergement que les associations ont adressées au SAMU social en sept jours, seules vingt ont pu être honorées. « En moyenne, vingt personnes dormaient chaque soir dans et autour de la tente », affirment les deux oraganisations humanitaires dans un communiqué. -

Commentaire perso : Et les autres ? A noter également que les deux assoces en question ne sont pas particulièrement connues pour leur agressivité ou leur comportement irresponsable.

Mizajour mai 2002 : "Dominique Versini, nommée secrétaire d'Etat à la Lutte contre la précarité et l'Exclusion. Elle est directrice du Samu social de Paris depuis 1995 et conseillère régionale (RPR) d'Ile de France depuis 1998. Née en 1954, au Maroc, elle a fait des études de droit, avant de travailler dans des laboratoires pharmaceutiques." selon la rubrique nécrologique de Ouest-France 08/05/02 ;o)
Lire aussi quelques courriers à son sujet.



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