CHAPSA (1)
- Flash-back -
Il y a quelques années, un toubib de choc a été nommé à «Nanterre» : Xavier Emmanuelli (ne pas confondre avec Henry Emmanuelli, ex exclu). Xavier donc. Un parcours hors caste. Médecin de campagne, il a entrepris d'aller à la rencontre des malades qui ne venaient pas le voir. Dans les mines, les prisons, les cargos de la marine marchande. Mais aussi en Afrique et au Bangladesh. Il connait donc un peu les pathologies de la misère. Ce n'est pas un hasard s'il est l'un des fondateurs de Médecins Sans Frontières.
C'est pourtant en plein Paris qu'il retrouve ce qu'il croyait
avoir laissé de l'autre côté du monde. Au
CHAPSA. Emmanuelli (Xavier, hein, oublie pas) y prend conscience
de l'importance des problèmes de santé pour les
exclus. Exploitant sa carrure de co-fondateur de MSF, il parvient
à pénétrer quelques bureaux de ministres.
L'enfant s'appelle SAMU Social (critiqué
par ailleurs) et fera lui-même des petits dans d'autres
villes françaises et étrangères. Une belle
histoire d'amour qui fini bien.
Le travail de X. Emmanuelli aura surtout permis que le problème de l'exclusion
soit enfin perçu par les politiques. Parce qu'il a osé
présenter des classifications des exclus et de leurs besoins.
Une fois les étiquettes collées, on peut enfin déposer
le dossier sur le bureau des décideurs. C'est ainsi que
fonctionne l'administration : pas d'étiquette, pas d'existence.
Depuis, Xavier E., inventeur de l'exclusion à la française, est devenu ministre ou secrétaire d'état à quelque chose, comme tous les co-fondateurs de MSF sauf un. Il pensait qu'une fois dans la place, il pourrait faire avancer les chose. Bon, ce n'est pas le premier homme de bonne volonté qui se fait avoir. Mais le fait est que pour quiconque s'intéresse à l'exclusion il y a un avant Emmanuelli (Xavier, rappelle-toi) et un après. Avant, on pouvait dire qu'on ne savait pas et laisser la patate chaude aux "bonnes oeuvres", aujourd'hui c'est foutu, faut s'y coller.